GERBIER: La petite histoire de la Voie des TICHODROMES


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Topo (croquis) Topo (texte) Photos d'époque

La Voie : Voie des TICHODROMES ouverte du 15 août 1976 au 23 août 1976 par Mrs Jean-Marcel CHAPUIS, Régis CHAZALET, Bruno FARA et Luc JOURJON.
Voie équipée du bas
tichodromes en 1976 Jourjon remonte les cordes fixes
ème décennie en 1983 Javel rejoint le relais
Pilier de la Double Brèche en 1999
Bivouac au Bouclier en 1973
Double Brèche Voie Classiqueq
Double Brèche Voie Classique


la voie des TICHODROMES.. du nom d'un oiseau, qui vit dans les falaises calcaires, et que nous apercevions lors de l'ascension. Cette voie commencé les 4 et 5 octobre 1975 par l'équipement des 3 première longueur n'est qu'un challenge d'artif sur gollots (qui vieillissent...), à l'époque ce tracé assez illogique nous fascinait, car nous ne vivions que dans les récits des monuments d'artif (Early morning light au Cap, la Maestri à la Roda di Vaël, le Cerro Torre etc... au delà de l'escalade technologique, la ténacité nous fascinait plus encore et la voie Harling à l'Eiger nous semblait "LA" référence des références).
Vers le 10 Août 1976 en vacances à Courmayeur je pensais plus à la noire de Peuterey... avec un œil sur l'intégrale, qu'au Gerbier. Mon second devait être un tout jeune alpiniste du club F.S.G.T dont nous étions membres... Daniel LACROIX (rapidement surnommé JAVEL). Je venais de le tester dans une petite course et les mises en garde des anciens du club, qui m'accusaient de mener à la mort ce jeune de 15 ans, me semblaient sans fondement. La suite m'a donné raison puisque j'avais déniché l'un des alpiniste lyonnais les plus brillant des années 80. La météo par contre se montrant intraitable, je finis par battre le rappel des copains pour aller terminer cette voie au Gerbier. Jean-Marcel avait encore un plâtre de marche, suite à sa tentative au pilier du Gag, mais il fut néanmoins du voyage... avec une béquille pour monter au pied.
Et du 14 au 23 août nous avons foré cette ligne dans les surplombs du bouclier de dalles... Chapuis avait été chargé des vivres. Le premier soir le menu fut un saucisson et une tablette de chocolat par personne… Il avait prévu un menu identique pour les 10 jours suivants, le lendemain matin je suis donc descendu en rappel de R3 pour faire des courses à Vif. En remontant sur le sentier du périmètre j'ai rencontré Javel qui pensait se joindre à nous. Comme il n'avait pas de jumards à l'époque, je n'ai pu accepter.. ce serait pour la prochaine fois.
Pendant 5 jours nous avons bivouaqué à R3, car tous les relais que nous installions au dessus étaient sur étriers, une corde de charge et des talky nous reliaient au bivouac afin de pouvoir disposer de matériel si besoins... NOUS c'est moi et Luc Jourjon car dans cette première nous fûmes les seuls à nous relayer en tête, Chapuis étant de fait réduit par son plâtre à l'intendance et Chazalet s'étant brûlé le premier jour, en montant au jumard, il restèrent 9 jours durant installés dans des hamacs à écouter le transistor et le grésillement du talky. L'ambiance se dégrada vite, entre les actifs et les inactifs. Avec Luc nous avons continué vers le haut en bivouaquant à R8 à partir du 20 août, passant même une nuit presque entière, pour venir à bout des dalles compact. Luc à planté à la main 30 spits cette nuit là...
Pendant que je l'assurais dans les étriers, j'ai vidé une topette de gnole... et quand il me hurla dans l'obscurité de venir je suis tombé de mes étriers! Dans la grotte de R8 nous avons terminé cette nuit recroquevillé l'un sur l'autre, avec le matos encore au baudrier, tellement nous étions fatigués.
Le dernier jour, les 2 malades se décidèrent à monter au jumard pour rejoindre les vires de Prelenfrey, mais au bivouac personne ne parlait plus à personne, tant les relations étaient devenues conflictuelles. Finalement on a poussé le matériel superflu dans le vide... descente par le pas de l'œil, récupération des sacs éventrés dans le pierrier et monstre resto à l'hôtel du Gerbier (qui n'existe plus aujourd'hui). Très inquiet, Le patron M Mahoussier, avait surveillé chaque jour notre progression à la jumelle.
Un petit article paru dans la Revue Alpine (revue du CAF de Lyon) résume bien l'ambiance de cette première !