La voie ALCOOLOGIQUE, est baptisée au début " Cirque à Touristes " dans mon carnet… en référence à la proximité des grottes. Le nom définitif étant quand à lui en référence à notre penchant de l’époque pour les beuveries organisées… se terminant parfois en bagarre générale dans les restaurants de la région, comme le 19 août 1979 chez Bonnard à Pont… (Coups de fusil du restaurateur, gendarmerie pour tout le monde…).
Cette voie est à mettre dans la catégorie des "proches du bivouac"…. Car pendant quelques années nous profitions de la cabane des grottes pour dormir, grâce à l’autorisation du patron Gilbert Mantovani. Dans l’état où nous nous endormions, il était souvent impossible au matin de se déplacer trop loin ! ! !
Le 4 août 1979, nous avons donc attaqué cette voie (le 5 août nous étions à nouveau au Gerbier dans le Fil à Plomb).
Ces allez retour incessants entre plusieurs secteurs, s’expliquent par le besoin que nous avions de nous retrouver tous ensembles. Or Javel et Georges travaillant à Caribou-Sport, ils n’étaient pas libre le samedi… nous commencions donc souvent des voies le samedi, pour ensuite nous déplacer sur un projet plus avancé le dimanche avec eux !
Les 11 et le 12 août 1979, nous étions à nouveau à Presles, mais nous n’avons pas fait grand chose, car ce week end fut consacré à un repérage pour un film programmé avec FR3 (ballade sous un grand toit)…Le 12 nous avons juste fait une longueur.
Le 7 septembre 1979, lors d’une visite au Verdon, nous avons parcouru l’une des premières voies 100% aseptisée pour le libre…. DINGOMANIAQUE. Pour nous, qui n’avions jamais envisagé d’équiper autrement que "à la façon de notre premier passage", ce fut la révélation. Nous eûmes la vision d’une voie ALCOOLOGIQUE ainsi fabriquée…. Retour en catastrophe le 9 septembre à Presles et grosse déception … le rocher de Presles c’était vraiment pas l’Escalès !
Ce jour là, Chapuis a même coupé mon rappel neuf, en basculant un bloc monstrueux depuis une vire !
Nous n’abandonnions jamais… et même déçus, le 6 octobre 1979 j’ai continué cette voie avec Javel, franchissant l’inoubliable jet de corde… Sous une dalle lisse de 7 à 8 mètres je me suis déchaussé, pour attacher ma Terray-Saussois à l’un des brins du rappel, … et après pas mal de tentatives la corde a finit par cravater l’arbre marquant le début d’une fissure. Alain Makaroff et Rémy Billon, les premiers et rares répétiteurs, refirent ce jeté de corde et il marque encore leur mémoire!
Une variante nécessitant de très gros coinceurs est possible à droite (selon Claude Vigier).
Le lendemain 7 octobre, il pleuvait. A 11 heure, profitant d’une éclaircie, nous sommes sortis au sommet. Nous avons escaladé les fissures au pas de course, avec très peu de protection … (50m, V/V+, 2 pitons 1 coinceurs…). Au sommet, pendant que Javel, Georges et Jean-Marcel redescendaient en rappel, je suis revenu par la route chargé comme un baudet de tout le matériel.

Encore une voie qui aurait largement mérité un rééquipement. Quand on gravit BANC PUBLIC on passe très près de l’itinéraire et lors des rappels de cette voie on le visualise très bien.