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Le Week end du 26 et
27 mai 1984, j'ai vécu sans le savoir, mes derniers jours d'équipeur
à Presles avec l'équipe des copains Lyonnais!
Je ne savais pas ce jour là, que dans 1 an, seule ma compagne
Renée GUERIN (qui partageait à cette époque ma
corde et mon duvet … mais pas ma vie de famille!) pourrait témoigner
de ces années … Javel, Georges, Amine, Patrick seraient
morts!
Cette reconversion, ne sera pas uniquement le fait de ces "absences",
puisqu'elle se profile déjà dans mon carnet à
cette époque… mais elle me servira de solution de fuite!
Cela me permettra de retrouver des copains … mais pas des amis!
Jamais ceux qui viendront ensuite ne rempliront ma vie totalement!
Ce changement qui arrive est bien perceptible en lisant mon carnet
des années 1983/1984/1985 … je ne suis plus qu'au Verdon,
à Buoux ou à Mouriès! Les cotations en libre
et le descriptif des essais accaparent aussi mes écrits! Le
niveau en escalade sportive progresse alors au fil des pages …
7a… 7b … 7c !
Dans les copains, seul JAVEL et Renée GUERIN suivent le mouvement
(il faut dire qu'Eric ESCOFFIER est devenu le nouveau compagnon de
cordée de JAVEL!).
Le 26 et le 27 mai quand avec Georges DURAND, Gilles PERSIA et Amine
SEBAHI, j'ai équipé et répété ces
3 couennes, je ressentais bien que Presles ne m'enthousiasmait plus
beaucoup. Les noms de ces voies orientés vers la dérision,
le prouvent aussi: FLEUR DE CRASSIER, UNIVERS DE TERRE … DESESPOIR
AU SIROP (là c’est mignon) !
Ces 3 voies courtes, ne sont pas souvent reprises …Sauf une
exception après le rééquipement des voies du
secteur (COUCOU sort à présent par FLEUR DE CRASSIERS
… Et Bruno BEATTRIX a phagocyté les 2 dernières
longueurs de COUCOU pour imposer LUXE… dans ce secteur déjà
surchargé !). En tout état de cause, l’équipement
de ces 3 voies ne m'a pas marqué et le seul souvenir de ce
Week End restera la bagarre qui m'opposa avec un inconnu au sommet
de la falaise!!! Pour une fois c'est lui qui voulait se battre et
pas nous… (on avait envoyé des pierres sans prévenir)!
Franchement il aurait pas dû … il ne devait pas savoir
que j'avais aussi une expérience du combat de rue acquise lors
d'une adolescence "perturbée"… !
De toute façon, cette mode des couennes accessibles par le
haut, (contagion venue du Verdon), n'était pas une bonne chose
pour Presles …
Des projets d’ouvertures, classiquement depuis le bas, germaient
encore dans mon esprit, mais du côté du Gerbier et des
Deux Sœurs. Il me paraissait évident à cette époque,
que Presles n'offrait plus beaucoup de possibilités dans ce
style… l'histoire m'a donné raison!
J'allais donc quitter Presles durant 15 ans … et avec mon caractère
excessif, j'allais alors dénigrer et détester Presles…
son rocher médiocre (je continue de le penser) et sa fréquentation
de l'époque (genre les joyeuses collectives du Club Alpin!).
Pour défouler mes désirs d'équipeur, Buoux va
alors servir de terrain de jeux. Je reviendrais un jour équiper
des voies à Presles ... dans 13 ans! Tout aura alors changé
dans les modalités d'ouverture et aussi dans l'esprit de l'escalade
... ce jour là c'était bien un pan de ma vie qui disparaissait!

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