Bruno FARA:
L'Auteur du Site et accessoirement l'ouvreur ou l'équipeur de toutes les voies mentionnées.


Je suis né le 25 juin1950
, à Sainte Foy les Lyon dans la banlieue Lyonnaise. Peu sportif durant mon enfance, je n'ai jamais rêvé ni de montagne, ni d'escalade. La pratique du vélo a longtemps été mon seul entrainement... et mon premier contact avec la neige fut dans les années 1960 le ski de piste avec mon oncle. Après une adolescence "soixante-huitarde", mon goût pour la montagne date du service militaire, accompli en 1970/1971 sur Grenoble à la 77ème Compagnie de Transmissions. Durant cette période, j'ai fait du ski de rando à haute dose. Notre petite compagnie brillait dans les compétitions inter-militaires, et l'entraînement fut mon activité principale durant cette période. Quittant l'armée en avril 1971 il m'a fallut regagner Paris, où un récent concours administratif m'avait expédié, comme agent des Services Fiscaux. Marié en 1970, durant l'armée, la vie de fonctionnaire peu enthousiasmante, allait faire naître le désir de perfectionner mes connaissances militaires. Armé du classique Glace Neige et Roc de Rebuffat, j'ai donc acheté un marteau, des étriers et quelques pitons .... et direction Fontainebleau chaussé de "super guide". J'ai déjà eu beaucoup de mal à trouver les rochers, (bien plus tard j'ai noté que ce premier contact fut la Dame Jeanne), mais surtout le monde m'intimidant, j'ai dirigé ce jour là mes pas vers un coin plus discret (ce devait être l'éléphant). Et hop le bout de 20m de corde statique dérobé durant le service noué à la taille, le marteau à la main, j'ai entrepris de gravir un impressionnant caillou surplombant... Je ne connaissais rien à l'escalade! Les insultes et les quolibets des bleausards, vite alertés par le bruit du marteau, furent une douche froide à mon enthousiasme. Ma profonde aversion pour le bloc doit dater de cette époque !

L'été 1971 j'ai donc entamé ma première campagne alpine, seul et sans réelles connaissances, (avec mon épouse comme seconde de cordée). Entre le Dôme de neige des Ecrins, la Roche Faurio, Neige Cordier et le Coolidge j'ai fait mes premières courses "autonome". Une mutation en septembre pour Lyon me fit découvrir la FSGT, où au club des Amis de la Nature je fus repéré dès la première collective par le leader du club Jean-Marcel CHAPUIS comme un éventuel bon second pour le Week-End suivant... Un dimanche d'octobre 1971, ma première course fût donc la voie des Couloirs Cheminées au Deux Soeurs, où il me fallut même m'improviser leader. Nous étions sans expérience et pour une course AD+, de quelques heures ... quand nous sommes arrivés au sommet ... la nuit tombait!

Les saisons alpines se sont ensuite succédées. Du ski de rando bien sûr, mais aussi des classiques alpines... Le pilier sud des Ecrins, l'Eperon Frendo et la Brenva en 1972, le couloir Gervasutti en 1973, la Bonatti au Grand Capucin en 1974, le pilier Bonatti au Dru et la Nord du Badile en 1975, l'arête Nord du Pelvoux et le Mayer Dibonna au Dôme en 1976, la Comici à la Cima grande en 1977, Les aiguilles du Diable en 1978, la W des petites Jorasses et le pilier Gervasutti en 1979, la directe Américaine en 1982 (intégrale, dans la journée avec Renée GUERIN, dont c'était la première course en montagne!), La Cassin à la Cima W, la Cima Su Alto et la Sud du Fou en 1983, la Carlesso à la Torre di Valgrande et la Eisencketen à la Roda di Vael en 1984, la Cima Scotoni en 1985 et ma dernière course en 1986 la Walker. Un grave accident le 28 juillet 1974 à la face Nord du triolet (avec Jean-François CARRET). Quelques expéditions et voyages, Pérou en 1978, Pakistan en 1979, U.S.A en 1980 (le Nose et le half Dôme). Quelques hivernales, Face W de la Dibonna en 1973, 1ère du col de l'Ange en 1974, 1ère du col de Bonne Pierre en 1977.

En 1970 un grimpeur n'échappait pas à l'alpinisme, mais j'ai toujours été plus attiré par le Vercors et les voies en calcaire, avec quelques reprises comme en 1973 le Bouclier, en 1974 le toit du marteau, la Révélation à Archiane (2nd ascension), la paroi rouge du Verdon (3ème ascension), et le pilier de Choranche (3ème ascension également), en 1975, le pilier des Ecureuils. Et surtout une activité d'équipeur et d'ouvreur importante qui justifie ce site.

Le 8 décembre 1981, naissance de ma fille Audrey. Je n'ai eu qu'une fille de mon premier mariage, l'escalade ensemble fut vite source de conflit... et la sauce n'a pas pris ... Nicolas (le fils de ma compagne actuelle) ayant grandi avec moi, il m'apparaît aussi comme un fils... Espérons que les petits enfants, (Lukas né le 16 août 2005, Léane née le 9 avril 2007 et Axel né le 27 février 2008 et Zoé le 16 novembre 2011), ils ne sont pas interessés par l'escalade ... Lukas est, pour l'instant, surtout impréssionné par les poissons que je pêche !

Successivement, mes amis disparaissaient en montagne! A partir de 1985, j'ai donc délaissé les Préalpes, et mon activité fût plus consacrée à l'escalade sportive. Participation à la première compétition de Vaulx en Velin en 1986 et à celle d'Arco et Bardonnechia la même année. Equipement de Buoux, de Mouriès et du Bugey. Niveau maxi réalisé 7C+ après travail (même si avec l'inflation des cotations actuelle et un 7c+ devenu 8a, je pourrais prétendre au club des octogradistes, je reste lucide) et 7B+ à vue.

Actuellement l'escalade est le support indispensable aux nombreux voyages que nous réalisons avec Renée GUERIN, ma compagne de cordée depuis 1982. Le 30 juin 2007 en présence de nos enfants, (témoins), et petits enfants ...nous avons "officialisé" définitivement la cordée!

Depuis 1997 Presles est redevenu pour moi un terrain idéal, permettant d'envisager une retraite constructive. J'équipe dans des secteurs nouveaux, des voies plus accessibles... D'autant plus constructive que ma première passion ... était la pêche à la truite, activité qui ne m'éloignera guère des montagnes!

La retraite ... obtenue le 1er février 2011, (et celle de ma compagne le 1er mars suivant), permet à présent de plus s'occuper des petits enfants, de pratiquer notre nouvelle passion le vélo que ce soit au Ventoux ou parfois accompagné des petits enfants :-)). L'escalade par contre me passionne beaucoup moins à cet âge!

Membre du G.H.M depuis 1979, un court passage au C.A.F de Lyon puis la mise en place de mon propre club F.F.M.E (HOT-ROC), dont je suis l'actuel Président résume une carrière peu institutionnelle... Mon implication dans la rédaction d'articles pour les revues spécialisées (Vertical et les Années Montagnes principalement), durant de nombreuses années, faisant exception. Il m'arrive par contre d'exprimer dans diverses revues mon point de vue sur tel ou tel sujet, ainsi que sur les forums! Mes prises de positions sans concession de certains textes polémiques... ne m'ont pas fait que des amis !

N'ayant plus trop l'intention de les utiliser, en 2013, j'ai recherché dans mon matos les vieux coinceurs très spéciaux pour en faire don au musée de Stéphane Pennequin ... (avec des trucs aussi rares et inutiles que le jeu de Crack'n Ups de Chouinard) ainsi ils participeront à mon désir de garder une trace de l'histoire de notre pratique! En plus le gardien du musée leur redonne une nouvelle vie!

En 2014, j'ai même trié mon matériel d'alpinisme, conscient que la soixantaine venue je ne retournerai plus dans des voies non équipées en goujons ... j'ai tout donné (coinceurs modernes et pitons) à un jeune de mon club Hot Roc (dont je suis Président), reproduisant ainsi ce qu'avait fait dans les années 80 Marcel Bize à mon égard!

Ce site commencé au début des années 90, avance avec le temps et donc avec l’âge de son auteur … Fin juin 2022, à 72 ans passés, il me faut admettre que le nom d’une de mes dernières voies à Presles (L’AVENIR DERRIERE SOI …. En 2009) était bien une réalité ! Même équiper des couennes au perfo n'est plus d’actualité depuis 2019, où à Kalymnos le 23 mars, SKARSVAG a marqué ma décision de poser définitivement le perfo et les jumards … suite à un blocage rénale m’ayant conduit à l’hôpital. De toute évidence il fut provoqué par la fatigue excessive, visiblement plus envisageable à 70 ans …. Un âge où Il faut savoir écrire le mot FIN !

Je continue les activités outdoor, randonnée avec ma compagne, vélo de route mais grimper est devenu anecdotique car j’éprouve moins de passion pour l’escalade … L’évolution de cette activité, SAE généralisées, olympisme, normes sécuritaires pesantes, refus du risque accepté … mentalité aseptisée des pratiquants, me fait dire avec certitude que si j’avais 20 ans aujourd’hui je ne choisirais pas cette activité qui n’a plus aucun rapport avec mes débuts en 1970 !

Le temps passe et il faut l’accepter sans nostalgie